Jaïpur pour femme de Boucheron : Fruits d’été, joyaux des vergers

mercredi 23 novembre 2016
par  Lavinia

JPEG - 5.1 ko
JPEG - 3.2 ko

Dans Jaïpur pour femme, créé en 1994, Sophia Grojsman trouve une nouvelle manière d’aborder l’accord doux-amer. Ni la mousse de chêne, ni les bourgeons de cassis, ni les baies rouges, rendues si populaires par Poison, n’apportent la pointe d’amertume, qui fournit le contraste, dont les notes sucrées ont besoin pour que le parfum reste intéressant d’un point de vue esthétique plutôt que culinaire.

JPEG - 4.3 ko

Chardin, Prunes et pêches

Les notes de tête d’abricots, de prunes et de pêches dégagent une délicieuse odeur de fruits mûrs à point, gorgés de jus et de soleil. La légère touche d’amertume de Jaïpur ne provient donc pas des lactones acides, utilisés dans les chyprés fruités, mais de la légère acidité de l’abricot. Veloutée et compotée, la douceur de l’abricot, combinée avec la pêche, l’emporte largement. Mais une note d’amande amère empêche le parfum de trop rappeler la confiture ou les arômes synthétiques des bonbons aux fruits. C’est un équilibre difficile à trouver qui s’avère totalement réussi.


JPEG - 6.8 ko

Lignes Tentation Macaron de Boucheron

De plus, le freesia se marrie à merveille avec les fruits d’été. Sa fragrance florale se rapproche, en effet, du jasmin ou de la fleur d’oranger avec des accents suaves presque fruités. Cette fleur donne toujours beaucoup de luminosité.

JPEG - 6 ko
JPEG - 18.5 ko

Freesias

Cependant, dans Jaïpur pour femme, elle possède une triple fonction. Avec sa légère note d’indole et son odeur un peu rassie, ainsi que son importante quantité de linalol, rafraîchissant, floral et boisé, le freesia apporte une grande cohérence à la composition : il soutient la note d’abricot, s’accorde avec les fleurs très fraîches au cœur du parfum et permet aussi de mettre en avant l’accord boisé des notes de fond dès l’ouverture du flacon. On perçoit donc très vite le santal et le bois de cèdre. Ils vont de pair avec des muscs, ce qui explique l’aura de Jaïpur, rappelant effectivement celle d’un joyau ou de fruits caressés par la lumière d’été.

JPEG - 10.7 ko

Pêches et prunes sur l’arbre

JPEG - 11.9 ko

Les notes de cœur florales mêlent des fleurs rosées comme la rose, la pivoine et le muguet, à base d’alcool phényléthylique et de géraniol, avec l’œillet épicé, l’indol du jasmin, la délicatesse de l’orchidée, l’odeur miellée du Robinier faux-acacia et le beurré de la racine d’iris. Avec les fruits, l’ensemble est extraordinairement riche et voluptueux, pourtant, et c’est là tout l’art de Sophia Grojsman, il reste maîtrisé et élégant, malgré des notes qui font généralement basculer la parfumerie dans la confiserie aux arômes artificiels. Au lieu de cela, avec ses notes d’abricot et de pêche, de rose et de pivoine, Grojsman créé une fleur/fruit dont la beauté surréaliste nous éblouit.


JPEG - 18.1 ko

Fleur/fruit

Parce que j’aime les notes fruités et chaudes en automne, c’est le moment où je sors mon Jaïpur. Mais à vrai dire, c’est un parfum qui se porte facilement, parce son côté très fruité est toujours suffisamment équilibré par les bois, le benjoin, le styrax et l’indole, pour éviter de sentir la tarte à l’abricot. De plus, le sillage de Jaïpur n’a rien d’agressif. Il s’agit d’un véritable délice qui se met comme un beau bracelet au poignet, captant la lumière, sans accaparer les sens.


JPEG - 8.5 ko

Fruit cuff de Solange Azagury Partridge

A mon sens, plutôt que d’un sillage, Jaïpur donne une aura, qui entoure de façon durable, mais ne se répand pas beaucoup plus loin. Une analogie entre l’olfactif et le visuel permet d’apparenter cette aura à celle que prêtent des boucles d’oreilles ou des colliers, qui illuminent le visage.


JPEG - 6.9 ko

Solange Azagury Partridge, Stoned, collier


Les notes de tête :

Prune, Pêche , Abricot, Ananas et Freesia

Les notes de cœur :

Pivoine, Œillet , Robinier faux-acacia, Orchidée, Rose, Racine d’iris, Jasmin et Muguet

Les notes de fond :

Bois de santal, Ambre, Musc, Benjoin, Vanille, Héliotrope, Cèdre de Virginie et Styrax.


Commentaires